Le bonheur est l’horizon d’attente partagé des révolutionnaires dans la droite ligne des réflexions du XVIIIe siècle. Les Lumières ont en effet affirmé la nécessité de ramener sur terre l’espérance de bonheur quand les religions le promettaient pour l’au-delà. Elles ont valorisé les plaisirs de la vie contre l’idée de péché et de fatalité. Mais en quoi le bonheur est-il une affaire politique ? S’il s’agit de donner à chacun les conditions de chercher sa félicité, quelles sont ces conditions ? Le bonheur consiste-t-il en l’absence de malheurs ? Qu’entend-on par bonheur commun ? Et comment peut-il s’articuler à cette félicité individuelle ? Ce sont ces questions qui animent les révolutionnaires quand ils tentent de réfléchir dans l’inquiétude, à la possibilité même de ce bonheur terrestre.