Agalma et theos
Résumé
The analysis of the occurrences of agalma in the Dialogues of Plato, notably in two passages from Phaedrus and a passage from The Laws, makes clear that the agalma is a necessary support for the accomplishment of a ritual. The agalma is not a statue that represents, but a support on which one operates, which can be ornamented or decorated. It emerges as a mediator, a necessary part of the apparatus by which one figures, fixes, or materializes the god whom one addresses in the ritual – a point confirmed by the passage in The Laws that distinguishes the visible gods from the invisible gods. The agalma gives visibility to the invisible, expresses that the ritual needs to be circumscribed in a form that would hold good for the god, that would serve as the god and cannot be reduced to a mere diffuse presence. The agalma would thus have to do with this circonscription of presence, but also with the localization of the divine.
L’analyse des occurrences d’agalma dans les dialogues de Platon laisse apparaître, à partir notamment de deux passages du Phèdre et d’un passage des Lois, que l’agalma est un support nécessaire à l’effectuation d’un rite. L’agalma n’est pas une statue qui représente, mais un support sur lequel on intervient, qu’on orne, qu’on décore. Il apparaît comme une pièce, médiatrice, nécessaire, du dispositif par lequel on figure, fixe ou matérialise le dieu auquel on s’adresse dans le rituel – ce que confirme le passage des Lois qui distingue entre les dieux visibles et les dieux invisibles. L’agalma donne une visibilité à l’invisible, exprime que le rituel a besoin de la circonscription d’une forme qui vaille pour le dieu, qui en tienne lieu, à tous les sens de l’expression, et ne peut s’accommoder d’une simple présence diffuse. Ainsi l’agalma aurait ainsi à voir avec cette circonscription de la présence, mais également avec la localisation du divin.