Le Musée des arts et métiers a accueilli en décembre 2018, en présence de l'ambassadeur du Sénégal en France, une maquette de la première station de pompage solaire commercialisée au monde, construite au nord de Dakar en 1976 par la Société française d'études thermiques et d'énergie solaire ou Sofretes 1. Fruit d'un financement collaboratif et d'une initiative portée par une association sur plus de deux ans, cet événement a été l'occasion de s'arrêter sur l'état présent, sur les enjeux sociaux et culturels, et sur les dynamiques d'évolution potentielles de la muséographie des 1 Voir notamment le billet « 2019 : Une autre histoire énergétique commence à s'écrire », par F. Caille sur le carnet de recherche L'Afrique solaire, publié le 18/01/2019 [URL : https://afrisol.hypotheses.org/302]. Pour le dossier documentaire mis en ligne par le Cnam voir « Présentation de la maquette PHESO » [URL : https://catalogue.cnam.biblibre.com/cgi-bin/koha/opacdetail.pl?biblionumber=20920]. énergies renouvelables-c'est-à-dire aussi, au moins indirectement, sur la ou les historiographies et interprétations sociotechniques qui la supportent. Comme ce dossier voudrait le montrer, la muséographie et l'historiographie des énergies renouvelables sont encore très peu questionnées en tant que telles dans la littérature francophone spécialisée. Du côté de l'histoire des énergies et des transitions énergétiques, ou de ce qui commence tout juste à se nommer dans la langue de Molière les « humanités énergétiques » (Duperrex, 2020, a contrario de l'anglais, cf. Sezman & Boyer, 2017), une historienne du domaine estime qu'en 2019, en France, les lacunes restent considérables, et que l'on en est seulement « à penser qu'un tournant est en cours » (Mathis & Massard-Guilbaud, 2019, p. 38).