Titre : L'appropriation du nouveau dispositif d'évaluation des enseignants comme levier de performance du service éducatif ? Bouzar Fatiha, université de Lorraine. Résumé court : L'école est de plus en plus soumise à une obligation de résultats et de performance (Maroy, 2013). En France cela s'est traduit notamment par une réforme du dispositif d'évaluation des enseignants. Ce dernier va devenir un paramètre clé de la régulation des systèmes qui va imprégner peu à peu le travail de ses acteurs et bouleverser leurs habitudes. On assiste à une recomposition des rôles des professionnels de l'éducation et en premier lieu celui des enseignants et des cadres (inspecteurs et chefs d'établissement). La finalité étant d'améliorer la qualité du service éducatif français (Carnoy et Loeb, 2002 ; Mons et Dupriez, 2010). Cependant, ce dispositif d'évaluation ne sera efficace que si les acteurs concernés se l'approprient réellement. L'appropriation peut alors devenir un enjeu organisationnel (Mallet, 2006). Plusieurs auteurs, s'appuyant sur des approches théoriques différentes, mettent en évidence le rapport ambigu et imprévisible des acteurs qui utilisent les outils de gestion. En effet, les travaux confirment que les instruments de gestion, une fois entre les mains des acteurs d'une organisation, peuvent être utilisés de manières multiples et parfois surprenantes : appropriation, comportements opportunistes, détournements d'usages, résistances (De Vaujany, 2005 ; Grimand, 2006 ; Martin et Picceu, 2007, Dominguez-Péry, 2011, Oiry, 2001). Les outils semblent alors avoir une certaine flexibilité interprétative. Cette communication se propose de comprendre comment les acteurs (évaluateurs et évalués) se sont appropriés le nouveau dispositif d’évaluation et pourquoi on observe des pratiques différentes et/ou une appropriation différenciée du dispositif. Nous proposons une approche qui permette de questionner un dispositif de gestion : l’évaluation des enseignants du second degré, à partir d’une double perspective à savoir interroger à la fois la technique (l’instrument de gestion dans sa matérialité) et les interactions sociales qu’il permet.