Sont ici commentés conjointement l'ouvrage collectif : « Juger sous Vichy, juger Vichy », et celui de Guillaume Mouralis : « Le moment Nuremberg ». La lecture conjointe de ces deux ouvrages fait surgir plusieurs questions : Pourquoi juger : quelle est la finalité de l’épuration et comment s’impose le choix de la voie judiciaire ? Quelles sont les contraintes, de nature politique ou juridique, potentiellement contradictoires, qui vont conditionner certains choix ? Quel droit appliquer, alors que les infractions reprochées n’étaient inscrites dans aucun texte au moment des faits – et faut-il se référer au droit naturel quand le droit positif paraît inadéquat ? Qui est compétent pour juger, question qui inclut celle de la légitimité de ceux qui vont juger ? Comment apprécier les responsabilités individuelles pour des crimes collectifs dont les auteurs pouvaient prétendre n’avoir été que les rouages d’un système qui les dépassait ? Et finalement, quelles leçons ont été tirées de ces différentes expériences ?