Dans ce chapitre, nous proposons de nous intéresser à une dimension encore peu explorée par les recherches consacrées aux « rapports ordinaires au politique », à savoir la façon dont les individus discutent de politique, plus précisément comment ils « bricolent » à partir de matériaux informationnels ou argumentatifs variés. Il nous semble que ce questionnement n’est pas pris en compte à la mesure de son importance, alors même qu’il revêt des implications théoriques et méthodologiques fortes. Celles-ci renvoient, notamment, à un biais intellectualiste quant à la manière d’envisager les rapports au politique des milieux populaires ; elles renvoient également à la question des modes d’accès à ces rapports, via les méthodes d’observation mises en œuvre. (premier paragraphe)