Le poète Louis Bouilhet, ami intime de Flaubert, pratique une lecture métaphorique de l’astrologie qu’il remotive en expliquant par son biais des principes scientifiques (c’est le pouvoir explicatif du mythe). Les deux approches (analogie et description sensible) en viennent en fin de compte à se conjuguer dans une tentative de redéfinition du lyrisme : plus universel, ce lyrisme nouveau reposerait sur des sens communs et partagés. Il y a toutefois plus : l’astronomie, pierre de touche d’une saisie sensible du monde, semble bien l’indice que le projet poétique en vient en fin de compte à se désigner lui-même, et qu’il révèle une posture vacillante. En cette incertitude, épistémique et poétique, réside peut-être la richesse de cette poésie qui doute d’elle-même, du savoir, et des liens qu’elle tisse avec lui, au beau milieu d’un siècle massivement scientiste.