Jean-Henri Fabre fit de nombreuses découvertes en observant minutieusement la vie et les mœurs des insectes qui vivaient autour de son mas provençal. Ces découvertes sont toujours d’actualité, quoique l’entomologiste hétérodoxe se soit constitué en porte-étendard des contempteurs d’un transformisme en perpétuelle évolution et en passe de triompher. Fabre est d’abord reconnu pour être un observateur hors¬-pair, mais on lui sait gré, également, d’avoir réuni, dans une somme colossale, ses mémoires d’entomologiste dont la valeur littéraire et même poétique est célébrée jusqu’au Japon. Cette étude se propose de questionner la validité d’une idée reçue selon laquelle Souvenirs entomologiques ajouterait à l’œil acéré de l’observateur l’imagination fertile du poète. Refusant de se contenter de cette idée topique, elle formule l’hypothèse d’une réunification entre l’empirisme irréductible de la démarche biologique et une imagination créatrice qui s’avère être omniprésente dans toutes les phases de l’entreprise de Fabre.