Choix, composition phytochimique et activité antimicrobienne des bâtonnets frotte-dents utilisés à Tessékéré (Ferlo, Sénégal) Bétémondji Désiré Diatta1,2, Emeline Houël3, Ousmane Niass4, Mathieu Guèye1, Massamba Diouf2,5, Gilles Boetsch2 1 Institut Fondamental d’Afrique Noire (Dakar, Sénégal) / 2 UMI 3189 Environnement, santé, sociétés (Dakar, Sénégal) / 3 UMR EcoFoG (Cayenne, Guyane) / 4 Laboratoire de chimie analytique FMPO (Dakar, Sénégal) / 5 Laboratoire d’épidémiologie et de Santé publique (Dakar, Sénégal) Le bâtonnet frotte-dent est le matériel d’hygiène dentaire le plus souvent utilisé au Ferlo pour prévenir les pathologies bucco-dentaires et garder une belle dentition. Afin d’évaluer la composition phytochimique et l’activité biologique des plantes utilisées comme bâtonnets frotte-dents dans la commune de Tessékéré (Nord Sénégal), une enquête ethnobotanique a au préalable été faite au moyen d’un guide d’entretien semi-directif pour recenser les plantes utilisées. Parmi les espèces citées, douze, réparties dans huit familles, ont été retenues sur la base de l’importance de leur Niveau de Fidélité (NF). Ce NF varie en fonction de la disponibilité des plantes et des motivations magico-culturelo-religieuses associées. L’inventaire de la composition phytochimique a ciblé huit classes chimiques. Les tanins et les saponines sont plus fréquents alors que les terpénoïdes et les leuco-anthocyanines sont presque inexistants. Les grandes teneurs en polyphénols et alcaloïdes sont retrouvées chez Anogeissus leiocarpa, et la plus riche en flavonoïdes est Commiphora africana. Des extraits aqueux, réalisés à partir des tiges ont permis d’évaluer leurs activités antimicrobiennes. Les tests de micro dilution ont permis d’évaluer la concentration inhibitrice minimale (CIM) de ces extraits sur trois souches bactériennes pathogènes bucco-dentaires (Streptoccocus mutans, Porphyromonas gingivalis et Lactobacillus acidophilus) et deux souches de Candida albicans, levures opportunistes. A. leiocarpa, plante la plus active, présente un effet significatif contre les deux souches de C. albicans et deux souches bactériennes avec des valeurs de CIM comprises entre 16 et 512 µg/ml. L’extrait de S. birrea a montré une activité modérée contre une des deux souches de C. albicans, de même que celui d’Acacia seyal vis-à-vis de S. mutans.