Sarah Kane : un théâtre In-Her-Face, ou l'écriture d'un drame performatif
Résumé
In order to understand Sarah Kane’s contribution to in-yer-face theatre, and to dramatic art in general, we shall closely read her first and last plays. Blasted and 4.48 Psychosis are to be analysed with Aristotle’s dramatic concepts as classical unities of time, place and action, and some other extracted from his Poetics. Sarah Kane both follows and crosses them through her work, from the first to the last play, in a dynamic move from the exteriority of the characters to the interiority of the self. From an in-yer-face theatre, she seems to move to an in-her-face way of writing, expecting the actor to gather new ways of telling stories, particularly from the performing arts. Her last play, as Valerie Marinese’s direction shows, should be considered as a new kind of writing drama : a performative play.
Pour saisir la contribution de Sarah Kane dans le mouvement de l’in-yer-face theatre, et en général dans la création contemporaine, nous nous proposons d’effectuer une lecture précise de ses textes liminaires (Anéantis et 4.48 Psychose), à la lumière de concepts aristotéliciens. Ces derniers constituent le canon du genre dramatique (unités de lieu, temps et action), ou bien ses mécanismes sous-jacents et implicites : drama (conflit inter-humain) ; drontas (personnages agissants). Dans un mouvement dialectique, Sarah Kane les suit et les transgresse, pour faire passer, au fil de son œuvre, de l’extériorité des personnages s’opposant à l’intériorité d’une instance s’exprimant. Le mouvement semble aller d’un théâtre in-yer-face à un théâtre in-her-face, attendant de l’acteur qu’il sollicite de nouveau modes de narrations, empruntés notamment aux arts de la performance. 4.48 Psychose, point final de ce mouvement, devrait être considérée, comme le donne à sentir la mise en scène de Valérie Marinese, comme une nouvelle forme de narration dramatique : le drame performatif.
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