Malgré le compromis qui s’opère entre le passé et le présent, le Bénin conserve l’authenticité d’un art traditionnel reconnu pour sa valeur en Afrique et dans le monde. Réputé comme le pays du Vodún, les artistes musiciens contribuent à la sauvegarde du patrimoine immatériel musical à travers leurs productions sur l’ensemble de l’échiquier national. Les rythmes des couvents s’exportent désormais et se conjuguent avec le Blues, le Jazz, le High life pour ne citer que ceux-là. L'article dont est extrait cette communication traite de l’influence des rythmes Vodún sur les musiques populaires béninoises, plus particulièrement sur la musique de Pépé Oléka. L’approche qui sera la mienne s’inspire de la philosophie anthropologique de Jean-Loup Amselle, qui rompt avec l’approche classique de l’anthropologie en privilégiant le local par rapport au global afin de cerner au plus près les contours d’une véritable « multinationale culturelle ». Cette dialogique local / global permet de situer certains rythmes Vodún influençant les musiques populaires béninoises. Mon étude utilise également les outils puis la démarche de Simha Arom pour entrer dans la langue musicale mais aussi pour analyser les pratiques, répertorier, expérimenter, s’assurer des catégories, des comportements, des écarts, des pertinences, élucider les règles et les modèles non verbalisés des musiques africaines . Mon investigation, qui concerne les musiques « de studio », est également redevable à Jean-Claude Risset qui réalise une utile connexion entre ethnomusicologie et musiques d’aujourd’hui dans un article auquel j’ai eu accès en inventoriant le Fonds Risset qui se trouve au laboratoire PRISM à Marseille. Cette triangulation méthodologique permettra d’approcher la complexité des relations traditionnelles / actuelles et la spiritualité qu’elles sous-tendent, dans un contexte mondialisé et technologique, à travers l’étude des rythmes du couvent qui ont bercé l’enfance de Pépé Oléka.