S’installer comme paysan, produire sans intrants chimiques, cultiver son jardin, éviter le supermarché, ne sont pas des pratiques anodines au sein des mondes ruraux contemporains. À bien des égards, il s’agit de se réapproprier des formes d’économie et de travail domestiques (loisirs productifs, maisonnées auto-suffisantes) propres aux classes populaires et agricoles d’avant-guerre. Les changements structurels intervenus dans les années 1950-1970 (extension de la société salariale, accès à des biens de consommation produits industriellement, puis chômage de masse), ainsi que la volonté des « modernisateurs » de faire de l’agriculture un métier comme les autres, ont participé à détourner une partie des classes populaires de ces pratiques [1] Celles-ci n’ont néanmoins pas totalement disparu et leur requalification  Nous utilisons ce terme en référence à la définition que donne… en « alternatives » (agriculture biologique, « locavorisme ») ne va pas sans poser problème dans des mondes ruraux encore majoritairement populaires « Représentations et transformations sociales des mondes ruraux…