L’entreprise de contrôle des sociétés savantes et l’ampleur du réseau scientifique rassemblé permettent à la Commission de Topographie des Gaules de renouveler l’approche des disciplines archéologique et épigraphique grâce à l’établissement d’objectifs inédits s’inscrivant dans les dynamiques intellectuelles contemporaines et à des réalisations d’une ampleur singulière.La Commission de Topographie des Gaules compte, parmi ses membres, plusieurs épigraphistes : Casimir Creuly, vice-président de la Commission, Léon Renier, membre du Comité des travaux historiques et scientifiques ainsi que Pierre-Charles Robert. Leurs travaux ont laissé un fonds d’archives important : plus d’une quarantaine de carnets, près de 500 estampages et copies et plus de 500 planches. C’est dire l’ampleur d’un projet épigraphique mystérieux compte tenu du peu d’indications dont nous disposons pour le comprendre mais central au vu de la quantité de matériel rassemblé. Cette vaste enquête s’inscrit dans une dynamique intellectuelle structurante pour la naissance de la discipline épigraphique au XIXe siècle marquée par la constitution des premiers corpus. Si son approche est l’héritière des enquêtes épigraphiques traditionnelles et s’appuie sur un réseau de correspondants qui réalisent dessins et estampages, elle poursuit un objectif tout à fait novateur : réaliser un inventaire des inscriptions du territoire national dans la perspective de permettre leur mise en série et rendre accessibles ces documents au moyen de planches – destinées à faciliter la lecture des inscriptions – exposées dans les salles d’épigraphie du tout nouveau Musée des antiquités celtiques et gallo-romaines de Saint-Germain-en-Laye.