Une politique de réduction du nombre d’élèves en classe de CP dans l’éducation prioritaire (REP+) a débuté en 2017 en France. Cette réduction à fait l’objet d’une évaluation de son efficacité en termes d’amélioration des performances des élèves (Ben Ali et al., 2019). Cependant, contrairement à la plupart des évaluations de réduction d’effectif scolaire, un questionnaire et un dispositif d’observation ont aussi été mis en œuvre pour mieux comprendre comment le fonctionnement des classes était influencé par cette réduction. En effet, comme le rappel Blatchford et Russell (2019), si les recherches sur les effets de la réduction de la taille des classes sont anciennes, elles se sont focalisées sur la modification des performances des élèves sans chercher à identifier ce qui pouvait provoquer cette modification. Ces observations concernaient 87 classes de REP+ à effectif réduit, 33 classes équivalentes de REP à effectif habituel, et 24 classes hors éducation prioritaire pour lesquelles la qualité des interactions a été évaluée à l’aide du CLASS (Pianta, La Paro & Hamre, 2008). Les interactions langagières concernant 853 élèves ont été observées pour mesurer leurs nombres, leurs contenus et identifier les acteurs de l’interaction. Enfin, L’implication dans les tâches scolaires (Bressoux et al., 1999) de 849 élèves a été mesurée. Les résultats indiquent de faibles modifications à la fois de la qualité des interactions et du type d’interactions langagières mais pas de variation de l’implication des élèves. Le résultat le plus notable est l’augmentation significative des interactions individuelles enseignant – élève et élève-enseignant en lien avec les contenus scolaires dans les classes à effectif réduit. Il semble donc que les modifications observées découlent directement de la baisse du nombre d’élèves mais pas d’une modification du fonctionnement pédagogique des classes.