Les années 1930 marquent un tournant déterminant dans la diffusion musicale à grande échelle. Ce changement tient moins du fait d’un passage d’une pratique phonographique élitiste à une nouvelle forme de consommation de masse musicale - grâce à la rencontre heureuse entre le support discographique, l’avènement de l’enregistrement électrique et l’essor radiophonique - qu’à l’apparition de nouvelles dynamiques médiatiques. La production et la consommation phonographique de l’entre-deux guerres en France est effectivement relativement identique à celle de la Belle Époque. En revanche, si le disque s’est appuyé à ses débuts sur la scène et ses artistes, il a dû par la suite se rapprocher non sans mal de la radio. Cette dernière impose progressivement un nouveau rapport musical ce qui conduit les éditeurs phonographiques à réfléchir à de nouvelles formes de partenariats, la question des droits d’auteurs et des producteurs étant centrale.