Dès la fin des années 1990, des revendications se font jour autour d’une reconnaissance des réalités locales insulaires d’outre-mer. Faisant suite à la loi sur l’outre-mer, une réflexion est menée sur le cadre de référence à prescrire pour les contenus d’enseignement en histoire et en géographie du second degré. Ce chapitre traite des tensions entre le cadre de référence que constituent les adaptations de programmes d’histoire-géographie dans les DROM (mises en place à partir des années 2000) et les pratiques déclarées par les enseignants. Nous nous appuyons ici sur le cadre de référence du «curriculum caché» tel que défini par Perrenoud (1993) et Apple (2004), et discuté par Barthes & Alpe (2013). Tout en empruntant aux travaux de sociologie du curriculum, nous inscrivons la présente recherche dans le cadre d’une analyse didactique des pratiques enseignantes. Nous faisons l’hypothèse de l’émergence d’un cadre autonome de référence autour des pratiques dans lesquelles s’immisce une demande sociale de plus en plus forte. Des ambiguïtés, voire des contradictions semblent apparaître entre des savoirs de référence définis par les programmes et d’autres formes de référentialité liées au contexte réunionnais, voire indiaocéanique. Intégrer des éléments de contextualisation dans le cadre d’une réflexion didactique ne semble pas aller de soi. Si le sens des énoncés didactiques dépend du contexte, cela suppose de définir la nature des contextes convoqués et leur remise en cause. Chapitre en open access sur le site d'EAC.