Fondé en 1980 dans le contexte de la transition démocratique brésilienne, le Parti des travailleurs (PT) a été le produit de l’association d’un ensemble hétérogène d’acteurs contestataires : organisations de lutte armée et petits partis clandestins d’extrême gauche, mouvements liés à la théologie de la libération, mouvements associatifs et culturels, et surtout syndicats d’opposition. Proche du modèle du parti de masse, rare dans l’histoire politique brésilienne, le PT s’est affirmé en quelques années comme une solide force d’opposition. Il a élargi considérablement sa place dans les espaces de représentation politique au long de son histoire et a acquis une implantation durable et diversifiée, sur l’ensemble du territoire brésilien : à la fin des années 1980, il a exercé le pouvoir municipal dans certains des principaux centres urbains du pays, puis, dans les années 1990, il a engagé ses premières expériences de pouvoir au gouvernement d’États fédérés puis, en 2003, au sommet de l’exécutif, avec l’élection de Lula à la présidence de la République. Enfin, à l’issue de la campagne électorale qui s’est déroulée jusqu’en octobre 2010, le Parti des travailleurs a confirmé sa position dominante dans le jeu partisan brésilien, avec l’élection de Dilma Roussef [