L’espace comtal est particulier à la fin du Moyen Âge, tombé aux mains des puissants duc-comte Valois à la fin du XIVe siècle, il est pourtant d’obédience impériale. L’empereur étant bien lointain, le comte de Bourgogne détient donc beaucoup de pouvoirs dans sa province. Le pouvoir judiciaire fait partie de ses prérogatives dans une dimension supérieure à celle qu’il détient dans ses possessions du duché voisin, fief français. Pourtant l’influence française se fait sentir dans les modalités d’application de ce pouvoir judiciaire en comté, qu’il s’agisse des agents et de leur action ou des possibilités d’appel. Mais la cour d’appel en comté n’est pas royale, elle est comtale. Dès lors, l’intérêt pour le prince est de matérialiser ce pouvoir judiciaire, tout d’abord au travers des assises, là où se rend la justice. On peut l’illustrer par la rénovation de l’une d’entre elle, montrant ainsi comment cet espace est perçu par les agents comtaux. Les assises sont le lieu où sont rendues les sentences, parmi elles, il convient de s’interroger sur la place de l’emprisonnement. Encore une fois, la matérialité de ce pouvoir de justice est marquée par l’importante présence des lieux d’enfermement, visibles à travers les nombreux travaux qu’ils engendrent dans le domaine comtal. Enfin, l’espace et aussi marqué par le plus haut des pouvoirs de justice, la haute justice qui se matérialise à travers les fourches patibulaires. On peut s’intéresser à leur rôle dans l’espace, dans la réalité de leur utilisation mais aussi les coûts que pouvait engendrer un tel dispositif.