Le territoire du Saint-Affricain est à l’interface entre deux importants ensembles de mégalithes : à l’ouest les statues-menhirs, regroupées sur les grès du Rougier et les monts de Lacaune, et au nord-est les dolmens dits « simples » ou « caussenards », concentrés sur les causses calcaires. Ces deux mondes mégalithiques ne se mélangent a priori pas, sauf dans le cas du dolmen de Galamans, situé dans le Rougier. En 2018, nous avions effectué quelques observations préliminaires sur ce monument: ses orthostates sont constitués de monolithes de grès et conglomérat, et les dimensions visibles de la chambre sont très importantes, contrastant véritablement avec les dolmens simples rencontrés quelques kilomètres plus à l’est. De plus, les monolithes observables présentaient des stigmates évidents de mise en forme, tels que des rainures et des plages de bouchardages. Un sondage exploratoire a donc été réalisé cette année, afin d’évaluer la conservation des dépôts archéologiques de la chambre et de préciser l’architecture du monument (chambre funéraire et tumulus). Les trois sondages effectués ont mis en évidence la structure tumulaire de forme quadrangulaire, conservée sur au moins deux assises, ainsi qu’une probable extension de la chambre vers l’ouest. Le système de calage de l’orthostate sud-est lui aussi original pour la région, puisque le monolithe est fiché dans une large fosse creusée dans le substrat. La fouille de la moitié sud de la chambre a démontré que le monument avait été anciennement pillé et qu’aucun dépôt n’était conservé -sur l’étendue de la fenêtre du sondage. Une petite quantité de mobilier a toutefois été recueillie, principalement des éléments de parure et d’industrie lithique. Enfin, l’inventaire des collections archéologiques, issues de la fouille des sépultures mégalithiques aveyronnaises actuellement conservées dans différentes institutions, a été entamé.