Une des expressions de la crise environnementale actuelle est l'écart classiquement retrouvé entre les croyances et intentions environnementales et les comportements qui sont effectivement effectués. Il est pourtant possible que ce résultat, paradoxal en principe, corresponde à deux différentes façons d'exprimer la même orientation environnementale à travers différents niveaux de construit (Construal Level Theory): à partir de croyances (plus abstraites) ou de comportements environnementaux (plus concrets). Cette idée a été exploré à travers deux études : la première correspondant à l'application du paradigme de l'auto-présentation de l'approche socio-normative ; et la deuxième à une tâche de projection dans le futur. La première étude a été réalisée avec des étudiants universitaires brésiliens qui ont répondu à une tâche d'auto-présentation (positive et négative) à partir de croyances et comportements pro-environnementaux dans deux différents contextes : un pro-normatif et un contra-normatif. Les résultats montrent que les croyances sont plus adaptables et variables selon le contexte que les comportements. La deuxième étude a été réalisée avec des lycéens portugais qui devraient estimer quels sont en général leurs croyances et comportements de conservation d'énergie (1) au moment présent (niveau de construit bas) et (2) estimer comment ils le seraient d'ici dix ans (niveau de construit haut). Les résultats montrent qu'au moment présent l'expression des croyances est supérieure à celle des comportements. Au futur cette différence disparaît et devient non-significative. Ces résultats vont dans le sens de l'hypothèse selon laquelle la différence classiquement retrouvée entre l'expression des comportements et croyances environnementales correspondrait à une différence entre les niveaux de construit et traitement d'information impliqués. Ce niveau serait plus concret dans le cas des comportements et plus abstrait dans le cas des croyances.