Changing/unchanging Landscapes : Stanley Spencer’s « peculiarly English »
Résumé
Stanley Spencer strongly felt for the English landscape and in particular for Cookham, his native village in Berkshire, which he called his “heaven”. He kept painting rural landscapes all his life. Although he often had to do so as a potboiler, he did enjoy sitting out painting in the open, watching and relishing the view. Spencer’s landscape “production” is complex and paradoxical. Two very different modes of landscape painting can be descried. First, Cookham, the Thames, the village, its churchyard, such as in the famous Tate Resurrection, provide the backdrop for his favourite imaginative “distorted” figure paintings. Very surprising is the other part of his production dedicated to landscapes, flowers, and still life paintings. These were often the result of commissions. They are reminiscent of the Pre-Raphaelites’ manner (with a lot of details and brilliant colours). They also corresponded to a renewal of interest in the English garden. This was also attuned to the English Heritage series broadcast in 1929 by the BBC and devoted to the “national character”, reflecting the taste for “the cultural cottage” (Osbert Lancaster). The paintings of cottages, moors, Thames valley sites, villages tucked down hillsides, are rendered in a highly detailed realistic manner, a favourite of collectors’. This study will focus on Spencer’s two “manners” and analyse the extent to which his landscapes contributed to the fashioning of a nostalgic yearning for a quickly disappearing world also celebrated in E.M. Forster’s taste for “England green and eternal” (Abinger Harvest) for instance. The idealized vision of an English village promoted by Country Life was also after all re-captured in such TV popular productions as the Miss Marple series, Downton Abbey, or Inspector Morse.
Stanley Spencer a toujours manifesté un attachement profond pour les paysages anglais et en particulier pour celui de Cookham, son village natal du Berkshire qu’il appelait son paradis. Toute sa vie, il peignit des paysages de campagne. Bien qu’il dût souvent le faire pour des motifs économiques, il aimait cependant s’asseoir en plein air pour peindre sur le motif. La production de paysages de Spencer est complexe et paradoxale. On peut distinguer dans son œuvre deux façons très différentes de peindre le paysage. Tout d’abord, Cookham, la Tamise, le village, le cimetière visible dans la célèbre Résurrection conservée à la Tate, fournissent l’arrière-plan de ses figures d’imagination « distordues » et fiévreuses. D’autre part, des paysages, des fleurs, des natures mortes, sont peints sans figures. Il s’agit là souvent d’œuvres de commande. Elles évoquent la manière des préraphaélites (abondance de détails, couleurs vives). Elles correspondent aussi à un regain d’intérêt pour le jardin anglais. La série d’émissions de la BBC diffusées en 1929, dédiée au « caractère national », reflétait le goût pour le « cottage culturel » selon Osbert Lancaster. Les tableaux de « cottages », de landes, de la vallée de la Tamise, de villages enfouis au creux de collines, sont travaillés dans une manière réaliste très détaillée, celle qu’affectionaient les collectionneurs. Je m’attacherai à observer les deux manières de paysages de Spencer et j’analyserai dans quelle mesure ses paysages participèrent d’une aspiration toute nostalgique à un monde qui disparaissait rapidement. On en trouve des équivalents littéraires chez E.M. Forster par exemple et sa célébration d’une « Angleterre verte et éternelle » (Abinger Harvest). La vision idéalisée d’un village anglais entretenue par Country Life fut plus tard remise en scène dans des séries télévisées comme Miss Marple, Downton Abbey ou Inspector Morse.