Le constat de départ est celui de l’existence de rapports privilégiés entre les États européens et ceux du bassin méditerranéen. Les raisons en sont multiples et reposent sur les liens historiques et culturels, les migrations humaines, les flux financiers et économiques... L’établissement d’un partenariat de l’Union européenne avec les pays de la Méditerranée concrétise cet état de fait. L’objet de cet article est de mettre l’accent sur l’importance stratégique que revêtent les États du sud pour l’Europe. Il s’agit en effet de souligner, d’une part que le partenariat est nécessaire à l’Union qui ne saurait maintenir sa stabilité et sa prospérité sans celle de ses voisins immédiats, d’autre part que le partenariat est indispensable aux pays méditerranéens qui attendent de la Communauté l’accès au marché, des investissements ainsi qu’une meilleure compréhension sur le plan culturel. Cette étude démontre qu’il est possible de distinguer deux périodes clés dans la politique méditerranéenne de l’Union européenne : -une étape de prise de conscience par la Communauté de la nécessité de prendre en considération les pays du Sud et de mettre en place des relations euro méditerranéennes en matière douanière. Il est remarquable que les États ayant conclu des accords d’union douanière (Grèce, Espagne, Portugal) soient devenus membres de l’Union ou aient posé leur candidature en vue d’y adhérer (Turquie). Par conséquent, de tels accords douaniers peuvent être envisagés en tant que prélude à une appartenance aux Communautés et leur contenu devait être analysé. -une période de transformation des relations après 1995 et de développement d’une coopération dans tous les domaines avec les pays du Maghreb et du Machrek. On rappelle qu’une Europe paisible, stable et prospère est difficilement concevable sans qu’il en soit de même pour le bassin méditerranéen. Il convenait ici de justifier le recours aux diverses formes d’association (accords d’union douanière, de coopération, euro méditerranéen) et de préciser leurs spécificités. Les mécanismes fondamentaux des accords les plus élaborés sont analysés de manière à cerner les éléments susceptibles de faire progresser la coopération euro méditerranéenne. Il s’agit d’inciter les États de l’UE et du pourtour méditerranéen à un dialogue entre partenaires très différents les uns des autres. Le volet financier de la politique euro-méditerranéenne ne pouvait être ignoré. Le budget communautaire engagé en faveur de la région méditerranéenne est révélateur de l’importance stratégique de cette dernière. L’utilisation des fonds souligne l’accent mis sur certains programmes prioritaires et permet d’identifier des secteurs privilégiés de coopération. L’analyse menée permet de dresser un bilan des avancées du processus euro méditerranéen, d’envisager de stimuler certaines actions et de répondre aux critiques parfois lancées contre l’inefficacité du processus enclenché. On n’ignore cependant pas que le processus de coopération euro méditerranéen est relativement récent et que son originalité n’a pour égal que l’ambition qu’il poursuit.