Le dispositif Mobilisation Orientation Vers l'Emploi (MOVE) vise à rapprocher les personnes « éloignées de l'emploi » résidant dans les quartiers prioritaires de Marseille du Service Public de l'Emploi (SPE : Pôle Emploi, Mission Locale, etc.). Les animateurs MOVE interviennent dans les centres sociaux situés en quartiers prioritaires « Politique de la Ville » (QPV). Ils reçoivent les personnes en recherche d'emploi, qu'ils doivent orienter vers le SPE, soit au sein du centre social si des permanences hebdomadaires de Pôle Emploi ou de la Mission Locale s'y tiennent, soit directement vers leurs agences respectives. C'est un dispositif de politique publique multi-partenarial : plusieurs institutions le financent (Préfecture, Métropole), des centres sociaux le mettent en oeuvre en salariant les animateurs, qui sont en lien quotidien avec les conseillers en insertion du SPE. Il est également à la croisée de plusieurs secteurs de l'action publique (Emploi et développement économique, insertion, action sociale). Moi-même animatrice du dispositif pendant cinq ans, j'ai décidé d'en faire un objet de recherche sociologique. Au-delà de mes questionnements sur sa genèse et sur le travail concret des animateurs, je me suis rapidement questionnée sur le public visé et réel du dispositif MOVE.Au-delà de mes questionnements sur sa genèse et sur le travail concret des animateurs, je me suis rapidement questionnée sur le public visé et réel du dispositif MOVE. En effet, qui sont ces personnes « éloignées de l’emploi » ? A quelles catégories plus classiques de l’action publique renvoient-elles ? Les bénéficiaires réels du dispositif correspondent-ils à ces catégories mobilisées et si non que cela nous indique-t-il ?