Malgré les ambigüités de sa formulation, le régime des îles consacré à l’article 121 de la CNUDM ne cesse d’attiser les ambitions étatiques sur les espaces environnants la moindre petite formation maritime. L’interprétation de cette disposition par la Cour internationale de Justice présente dès lors un intérêt évident, même si les quelques décisions dans lesquelles il y est fait expressément référence demeurent très prudentes et encore lacunaires. En effet, c’est essentiellement à la lumière du droit coutumier que la CIJ a quelque peu précisé le sens de l’article 121, concernant principalement la définition des îles et leur capacité à générer des espaces maritimes indépendamment de leur taille et de leur composition géologique. Cet éclairage ne s’avère cependant que partiel, notamment au regard du concept de « rocher » figurant dans le troisième paragraphe, dont la portée reste encore équivoque et l’origine coutumière discutable. En réalité, il semble que la Cour ait toujours soigneusement évité de clarifier le contenu de celui-ci, en s’abritant derrière les opérations de délimitation maritime pour lesquelles elle était saisie dans les affaires en cause. In fine, cette stratégie pourrait néanmoins, au regard des effets attribués ou non aux îles dans ce cadre, obscurcir davantage leur régime juridique voire même, si les juges n’y prennent garde, conduire à certaines contradictions jurisprudentielles…