Les verres mosaïqués : la palette de couleurs du verrier égyptien - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2020

Les verres mosaïqués : la palette de couleurs du verrier égyptien

Bernard Gratuze

Résumé

Inventé probablement de façon fortuite au Proche-Orient, vers le milieu du IIIèmemillénaire av. n.-è., le verre peut être considéré comme le premier produit de synthèse fabriqué par l’homme. Produit issu des arts du feu, cette invention succède à celle de la terre cuite, de la faïence et du métal. Vers le milieu du IIe millénaire av. n.-è., les données archéologiques montrent que la production de ce nouveau matériau est bien maîtrisée et qu’elle s’organise en deux temps : fabrication de verre brut dans des ateliers primaires puis élaboration d’objets au sein d’ateliers secondaires. En utilisant les propriétés de cette matière, qui peut être moulée, étirée, tournée, taillée, gravée et colorée à volonté, les verriers vont alors créer une palette presque infinie de teintes, de polychromies et de formes. Le verre va ainsi être utilisé pour imiter des pierres ou des matières précieuses et semi précieuses, plus rares ou plus difficiles à travailler : lapis-lazuli, turquoise, émeraude, aigue-marine, rubis, grenat, améthyste, corail, ambre, jais, ou encore ivoire et perles naturelles. Combinant ingéniosité et savoir-faire, les artisans verriers vont aussi imiter l’or et l’argent. Les recherches effectuées sur la composition et la structure de verre ancien ont permis d’identifier et de comprendre les différentes recettes utilisées pour le colorer, le décolorer ou l’opacifier. La plupart de ces procédés font appel à des réactions d’oxydo-réduction d’éléments de transition (manganèse, fer, cuivre ...) et de croissance cristalline. À partir de différents exemples et en utilisant les principaux apports de l’archéométrie, nous verrons comment les verriers de l’Antiquité ont acquis, de façon empirique, la maîtrise de ces phénomènes et ont inventé des recettes qui, pour la plupart perdureront jusqu’au XVIIe siècle. À partir du début de n.-è., avec l’évolution des moyens de production (développement des fours, invention du soufflage), on assiste à une diversification et à une intensification de l’emploi de ce matériau (parure, contenant, vaisselle, architecture...) ainsi qu’à la “mondialisation” de sa diffusion. Coloré ou incolore, transparent ou opaque, le verre va, au fil du temps, se révéler indispensable à la vie quotidienne et devenir un acteur important de l’activité économique. Mots Clés : Verre, Antiquité, Couleurs, Recettes, Analyses chimiques.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02469693 , version 1 (06-02-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02469693 , version 1

Citer

Bernard Gratuze. Les verres mosaïqués : la palette de couleurs du verrier égyptien. Fondation internationale de la Maison de la Chimie. Chimie et Alexandrie dans l'Antiquité, EDP Sciences, pp.165-196, 2020, Collection Chimie et .., 978-2-7598-2409-0. ⟨hal-02469693⟩
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