A visée exploratoire, cette journée d’expérimentation vise à mettre les participants « dans le bain » de la Gare du Nord. Première gare d’Europe en termes de quantité de voyageurs, elle peut notamment se caractériser comme un espace de superpositions multiples : de flux, de conduites, d’attentions, de rôles, de gestions, etc. Ces superpositions contribuent d’une part à la production d’un « génie » spécifique de la part des gestionnaires des lieux en vue de leur administration, d’autre part à la fabrique d’un environnement sensible spécifique. A la croisée de ces thématiques se trouve notre interrogation principale qui concerne les effets des modes de présence et de gestion de cet/ces espace/ espaces sur les ambiances de ces derniers. Une telle question conduit inévitablement à celle de ses possibles modes d’enquête. Comment enquêter sur les dimensions sensibles d’espaces soumis à de telles contraintes et à tels modes de gestion en découlant ? De surcroît, est-ce que l’appareillage méthodologique issu de la recherche sur les ambiances architecturales et urbaines convient à l’enquête sur des terrains « sensibles », en particulier au sens où les questions sécuritaires y sont prépondérantes ? Les deux expérimentations du 30 avril 2014 essaieront d’apporter des réponses à ces questions. De fait, elles ne se donnent nullement pour enjeu de fournir des « preuves » ou autres résultats éminents d’enquête sur ces terrains, mais plutôt de continuer à réfléchir sur les modalités de l’investigation dans de tels lieux et sur ces thématiques. Pour cela, un parcours sonore spécifique a été conçu et des vidéos ont été montées, et ces deux dispositifs seront testés pour la première fois. L’enjeu sera donc double : produire un commentaire sur l’expérience de la gare et construire un discours réflexif sur les modes d’expérimentations développés.