La baisse de la pratique des religions historiques – en France, le catholicisme – entraîne la sous-utilisation de nombreux lieux de culte, conduisant les diocèses, par manque de moyens, à réorganiser les paroisses. Aujourd’hui, ces regroupements paroissiaux entraînent d’abord la fermeture d’églises de propriété diocésaine. Ces situations, majoritairement relayées par les médias, aboutissent parfois à la démolition de ces bâtiments, mais suscitent toujours une mobilisation contre cette perte patrimoniale. En effet, le corpus des églises paroissiales représente un patrimoine unanimement reconnu par les citoyens, qu’ils soient croyants ou non. Cette communauté patrimoniale émerge des paroissiens, la communauté d’usage, qui apprennent en premier le choix d’arrêter le culte dans « leur » église, puis se voit renforcée par des habitants du quartier et de la ville. Ce phénomène de genèse et d’effet des communautés patrimoniales est observé ici par le biais de deux cas d’étude dans la ville de Villeurbanne où les temporalités et les conséquences de telles mobilisations sont exposées. Un regard réflexif est porté sur la relation qu’entretiennent les experts avec ces communautés en interrogeant la double nécessité d’une mobilisation sociale comme experte, face aux institutions publiques.