Le générique de la saison 1 de The Leftovers, dans sa composante visuelle – la représentation d’une fresque –, illustre l’emportement dans les nuées d’une multitude bigarrée. Visiblement, le transfert se produit au corps défendant des intéressés, de même qu’il inflige une frustration aiguë à ceux qui restent, les « leftovers ». Ce moment inaugural révèle en moins d’une minute et demie le point initial et à la fois culminant du drame dont il concentre les tensions. Si l’événement sollicite à l’évidence un imaginaire religieux, il demeure pour le moins énigmatique, puisque l’ascension se présente à contre-sens de la miraculeuse félicité. Il faudra un pilote de plus d’une heure antécédant le générique lui-même pour en poser les prémisses. Mais cette étape préliminaire se joue à bâtons rompus, précipitant le spectateur dans un carrousel d’hypothèses dramatiques tronquées qui confinent à l’absurde – quitte à engager dans la continuité des épisodes un espoir de résolution.