L’Opérateur Humain (OH) est un élément paradoxal. En situation de stress ou de fatigue, il peut être un élément de la perte de la fiabilité d’un système. Il reste cependant l’élément clef du système de transport et demeure indispensable malgré l’avènement des automatismes. En effet, il est un élément fiabiliste en évitant que les conséquences d'une panne ne deviennent catastrophiques ou en rétablissant un processus par des actions non prévues par le règlement mais liées à une connaissance experte. Il rattrape alors des erreurs commises par l'OH concepteur. Il faut donc optimiser la place de l'OH dans le système de transport en prenant en compte les capacités et les limites humaines. La sélection et la formation des hommes ne suffisent plus pour obtenir la performance escomptée. Ainsi, pour obtenir une performance mieux maîtrisée des systèmes de transport, il est nécessaire de : •Concevoir des systèmes de transport tolérants aux erreurs humaines. •Préciser la contribution de l’OH dans un système de transport. •Mieux organiser, structurer et utiliser les retours d’expérience. •Analyser la charge de travail de l’OH. •Développer des outils d’aide à la décision et à l’action. •Mettre en œuvre des méthodologies de développement des Interfaces Homme-Machine. •Développer des systèmes dont les fonctionnalités procurent à l’OH flexibilité et adaptabilité. •Comprendre l’OH en situation: analyser la logique suivant laquelle les OH prennent leurs décisions en situations nominales et dégradées, en vue de dégager les conséquences positives et négatives pour la sécurité. •Dégager des moyens pour améliorer la situation de travail afin de prévenir les conséquences négatives et favoriser les conséquences positives. •Intégrer les facteurs humains dès la spécification des besoins et dès la conception du système. •Concevoir des systèmes de transport qui s’adaptent à l’OH et non le contraire. La recherche, menée par l’INRETS-ESTAS sur la prise en compte de l’erreur humaine, se poursuit en collaboration avec l'Université de Valenciennes et l’Université de Paris V et consiste à élaborer une méthodologie de développement d'un système de transport guidé intégrant les facteurs humains (FACTHUS) non seulement au niveau des analyses de sécurité mais aussi au niveau des activités de développement du système de transport (spécification, conception, …). Le but de l'étude consiste donc à concevoir et mettre en œuvre une méthodologie de développement d'un système de transport guidé, centrée sur les facteurs humains. L'intérêt premier de cette étude est d'élargir le champ de compétence de l'INRETS-ESTAS par la prise en compte des facteurs humains dans les tâches de certification et par conséquent d'optimiser le processus de mise en sécurité des systèmes de transport guidés. Cette recherche doit donc déboucher sur l'élaboration d'une approche méthodologique décrivant les principaux critères et contraintes liés aux facteurs humains à considérer lors des activités d'analyses de sécurité et de développement du système. Ces critères doivent être pris en compte par les quatre principaux acteurs suivants: -Le maître d'ouvrage (ou le client) lors de la définition et de l'homologation du système. -Le maître d'œuvre (ou le constructeur) lors du développement et de la validation de son système. -L'INRETS-ESTAS lors de l'élaboration du rapport de certification (ou d'évaluation). -La Direction des Transports Terrestres (DTT) lors de l'autorisation de mise en service du système.