Le secteur du jeu vidéo a connu d'importantes mutations, qui ont généré de nouvelles problématiques en lien avec le droit de la communication. La question du statut des joueurs est au coeur de ces évolutions, alors que le secteur du jeu vidéo connaît une importante professionnalisation à l'ère du sport électronique. Leur image peut être exploitée au même titre que celle d'un sportif physique. Il en est de même avec le personnage virtuel que constitue l'avatar, qui peut avoir été personnalisé par leurs soins, allant jusqu'à reprendre l'apparence de personnes bien réelles. De façon générale, la médiatisation du jeu vidéo implique une utilisation de la personnalité du joueur par des procédés de communication. Si l'on serait tenté de limiter celle-ci à la dimension virtuelle que constitue l'avatar, il s'avère que la personne même du joueur peut être mise en cause. En effet, les participants aux rencontres de sport électronique réalisent un investissement personnel très important dans la maîtrise des jeux vidéo. Leur savoir-faire constitue un patrimoine valorisable et une source de rémunération. Cette professionnalisation des joueurs a ainsi justifié la création d'un statut salarié par la loi du 7 octobre 2016 pour une République numérique. S'il existe bien une identité numérique des joueurs de sport électronique, la question de sa qualification s'avère plus difficile à trancher. Les évolutions qui viennent d'être évoqués nous ramènent à une problématique fondamentale : la patrimonialisation des droits de la personnalité. Sous le coup de l'évolution des moyens de communication, celle-ci s'est faite toujours plus importante, à travers l'augmentation des facultés d'exploitation des attributs de la personnalité. La création d'un statut de joueur professionnel marque une nouvelle étape de ce processus.