En étudiant les Brèves annales du Mont Saint-Michel à l'occasion de ma thèse de doctorat, j'ai été amené à interpréter les silences de l'annaliste comme des omissions volontaires dans un contexte de successions abbatiales difficiles. Une autre interprétation est cependant possible. L'auteur semble en effet n'avoir reproduit que les événements sur lesquels il disposait d'une datation précise, permettant de les situer dans l'ère chrétienne. Cette seconde hypothèse me paraît aujourd'hui la plus pertinente. Cet exemple met en lumière les accueils auxquels s'expose l'historien lorsqu'il s'aventure, comme je l'ai fait, à sur-interpréter les silences de ses sources (texte issu de la communication donnée lors des journées d'études de l'université de Caen-Normandie sur les Silences de l'historien, dir. Corinne Jouanno et Catherine Jacquemard, 2015-2016)