Cette contribution destinée à rendre hommage au grand universitaire slovène qu’est Janez Kranjc se propose, à partir de l’oeuvre doctrinale de Jean Bodin, de reconsidérer la question de l’absolutisme, objet de multiples controverses qui n’en épargnent aucun des aspects. La conception absolue de la souveraineté qu’il promeut entretient une équivoque qu’il convient de dissiper : elle signifie seulement l’absence de dépendance dans la prise de décision. Que sa traduction primordiale soit la capacité législative n’épuise pas la matière, loin s’en faut. Tout souverain est législateur. En revanche qu’il puisse s’affranchir de la norme, pour la réformer ou la remplacer par une autre, ou, mieux encore, pour en suspendre ponctuellement l’exécution sans l’abroger, est au contraire révélateur d’un absolutisme dont la dimension juridico-politique, ainsi rappelée, est de nature à mieux rendre compte d’une notion qui, à défaut, peut être tirée dans tous les sens.