Les risques sanitaires liés aux arboviroses recouvrent des enjeux sociaux multiples, mondialisés, amplifiés et qui déroutent les sphères décisionnelles de l'espace public, privé ou politique. Les multiples épi­démies de ces dernières années semblent avoir définitivement consacré la prise de conscience d'une nécessaire articulation entre épidémio­logie et sciences de l'homme et de la société. Si l'étude d'un virus et de son vecteur reste fondamentale pour comprendre la dynamique d'une épidémie, les questions demeurées sans réponse lors des récentes épidémies de chikungunya, de dengue ou de virus Zika révèlent éga­lement qu'une part de l'explication de cette dynamique est sans doute à rechercher dans la vaste sphère des comportements humains et des effets de contexte et de composition.