La récupération des eaux de pluie suscite aujourd'hui un intérêt croissant du fait des incertitudes sur la disponibilité future des ressources en eau. Celle-ci est par ailleurs fréquemment envisagée comme un moyen de limiter à la source les volumes de ruissellement générés niveau des surfaces revêtues, participant ainsi à la gestion des eaux pluviales urbaines. La perspective d'une mise en oeuvre de politiques incitatives de récupération des eaux pluviales impose cependant de s'interroger sur l'incidence de cette pratique sur le régime hydrologique de certains bassins versants. Dans les secteurs urbanisés, pour lesquels le potentiel de développement de la récupération des eaux pluviales est important, l'interception d'une fraction significative du ruissellement pour satisfaire divers usages pourrait en effet conduire à un déséquilibre hydrologique se traduisant par une aggravation des étiages. Une méthode associant modélisation hydrologique et exploitation de données géographiques est ici introduite pour construire différents scénarios de récupération des eaux pluviales et évaluer leur incidence de sur le régime hydrologique deux bassins-versants semi-urbains. L'analyse suggère ici que cette pratique n'est à elle seule pas suffisante pour satisfaire les objectifs usuels de gestion des eaux pluviales mais indique que sa systématisation sur des têtes de bassins versant présentant de faibles débits pourrait en revanche donner lieu à une aggravation des étiages