Les découvertes de Jacques Boucher-de-Perthes dans la vallée de la Somme permirent indiscutablement d’ouvrir une nouvelle ère d’études ciblée autour d’un sujet jusqu’alors inconnu, l’homme préhistorique. Force est de constater que quelques cent cinquante années plus tard cet homme préhistorique revêt encore la figure du parfait inconnu pour la majorité des gens. Il demeure a minima méconnu. Le décalage et le fossé a donc grandi entre une discipline (la préhistoire) et ses spécialistes qui ont depuis le XIXe siècle fait de très nombreuses découvertes et le grand public dont la perception de l’homme préhistorique n’a que peu évolué ces cent dernières années. Sur les terres même des découvertes ayant fondé la préhistoire, une certaine amnésie règne. Ce constat est d’autant plus étonnant que les recherches préhistoriques depuis Jacques Boucher de Perthes dans la Somme se sont poursuivies sans discontinuité, y compris pendant les deux Guerres Mondiales. La Somme a vu se succéder des chercheurs de renom dont les fouilles ont rejoint la liste des sites de référence connus internationalement, à l’instar de Menchecourt, de Saint-Acheul ou de Cagny. Nous tenterons donc dans cette communication de montrer que les études actuelles menées dans la Somme s’inscrivent dans une longue continuité de recherche et que les découvertes récentes (durant les trente dernières années) ont renouvelé de façon majeure nos connaissances du Paléolithique inférieur et moyen. Ces nouvelles connaissances des premiers peuplements et modes de vie des premiers hommes préhistoriques de la Somme méritent d’être porté à la connaissance de tous. La préhistoire dans la Somme doit demeurer vivante, à l’image de la dynamique de recherche locale et le potentiel d’études que cette vallée continue d’offrir, à la hauteur du prestigieux héritage que nous a livré Jacques Boucher de Perthes et ses successeurs.