En Mongolie, la pratique vocale du Khöömii s’est répandu pogressivement depuis les années 1950 et s’est diversifiée en termes de styles reconnus par les diphoneurs. Elle se caractérise par l’expression de mélodies produites en sélectionnant certains harmoniques d’une source acoustique laryngée par le contrôle des articulateurs (larynx, langue, lèvres, mâchoire). Quelles sont les techniques vocales sous-jacentes à la production des styles en Khöömii mongol ? Pour explorer les corrélats physiologiques et acoustiques de divers styles, 4 diphoneurs mongols professionnels ont été enregistrés sur la production diphonée d’un même chant Les signaux audio, électroglottographiques et respiratoires ont été acquis, via un Biopac MP 150, simultanément à des signaux articulatoires mesurés par articulographie électromagnétique 3D (système WAVE de NDI). Dans cette présentation, nous détaillerons les styles les plus usités (isgeree khöömii, tsuurai khöömii, khamryn khöömii, zadkhai kharkhiraa) en terme de techniques phonatoire et articulatoire. Les analyses montrent qu’un même style peut faire appel à des jeux de langue ou de lèvres très divers. La technique phonatoire, qui fait appel ou non à l’usage de la vibration vestibulaire, reste un discriminant fort des deux catégories de base : aigu (nariin ou khöömii) et grave (budun ou kharkhiraa).