La chronobiologie a pour objet l’étude des rythmes biologiques dont ceux de la vigilance et des performances. En neurophysiologie, la vigilance est définie par des niveaux d’activation du système nerveux soumis à des variations de type circadien, ultradien et "circasémidien" au cours du nycthémère. L’analyse du rythme de la vigilance chez l’homme montre que les épisodes d’hypovigilance apparaissent à des horaires prévisibles de la journée. L’erreur humaine liée à une baisse de la vigilance au volant est une des principales causes des accidents routiers. Ces derniers présentent un rythme de périodicité de 24h avec des pics et des creux à des heures déterminées. Le maximum de risque coïncide avec les horaires du pic minimum de la vigilance, en milieu de l’après-midi, tard la nuit et tôt le matin. Ces horaires sont compatibles avec le pattern circadien de la somnolence. Les principales causes favorisantes de ces accidents sont les troubles du sommeil, l’ingestion d’alcool et la prise de médicaments psychotropes. La prise en compte des données chrono-biologiques peut améliorer la sécurité en proposant des solutions d’adaptation des horaires de travail aux variations circadiennes des capacités fonctionnelles de l’opérateur humain. La détermination des horaires de meilleure performance de l’opérateur humain et leur concordance avec ses horaires de travail permet d’améliorer sa fiabilité et de réduire ainsi le risque d’accident. Cet article présente dans un premier temps une étude bibliographique sur les concepts relatifs à la chronobiologie de la vigilance et des performances en soulignant l’apport et les limites des mesures préconisées pour détecter et prévenir l’hypovigilance du conducteur. Il propose ensuite une démarche méthodologique d’application de la chronobiologie de la vigilance dans le domaine de la sécurité du transports routier qui s’articule autour de sept grandes étapes complémentaires.