Corrélats posturaux de la réaction instinctive à la présentation de stimuli visuels douloureux
Résumé
L’impact de la présentation de stimuli émotionnels sur la sphère motrice a depuis longtemps été évoqué mais n’est étudié que depuis peu de temps. Une étude de Lelard et al. [1] a montré deux types de réponses instinctives vis-à-vis des stimuli déplaisants : la rigidification et l’évitement.
Matériel et méthodes.
Le protocole de présentation de Lelard et al. [1] a été repris en utilisant trente stimuli représentant des pieds et des mains dans des situations douloureuses (avec deux niveaux de douleur) ou non [2] chez 36 sujets (11 hommes/25 femmes, âgés de 36,3±11,4 ans). Deux sessions ont été organisées : une première en condition « passive » où une simple observation est demandée et une seconde en condition « active » où on demande au sujet de s’impliquer en s’imaginant dans la situation présentée.
Résultats.
Une tendance similaire aux travaux de l’équipe de Lelard et al. [1] a été obtenue pour les données recueillies en condition active. Une analyse temporelle des données montre un effet de la « douleur » et son intensité (p<0,05) : les valeurs obtenues en moyenne dans les groupes « douleur élevée », « douleur faible » et « pas de douleur » sont respectivement −29,79 mm, −29,49 mm et −29,04 mm. En condition passive (p>0,05), les valeurs sont respectivement −29,24 mm, −29,42 mm et −29,48 mm.
Discussion/Conclusion. En condition active, l’évocation par l’image de la douleur induit ainsi une réponse posturale de recul proportionnelle à la douleur évoquée. Les réponses comportementales d’évitement observées agissent alors en tant que protecteur pour l’individu vis-à-vis de situations menaçantes, le préparant à l’agression avant toute autre action.