Dans le cadre d’une recherche consacrée à la dysplasie de la hanche, qui nous a été inspirée par une multiplication de cas dans une population altomédiévale du nord-ouest de la Gaule (Chéméré, Loire-Atlantique), nous avons travaillé sur la sémiologie osseuse de cette affection constitutionnelle. Nous en avons établi un protocole d’observations adapté au squelette et nous avons analysé les causes et origines du développement. Les principaux questionnements portent, à l’échelle de l’individu, sur l’évaluation de la pénibilité (déplacement, répercussions mécaniques, etc.), à l’échelle de la société, sur la perception du handicap et, à l’échelle de la population, sur la fréquence de la pathologie. Notre étude nous a conduit à soupçonner un facteur génétique responsable du développement de cette anomalie congénitale. Cette hypothèse qui bénéficie actuellement d’une recherche en génétique menée sur les populations de l’Ouest, ouvre les portes sur un possible marqueur populationnel. La prévalence de la dysplasie au sein d’une même population semble pouvoir nous permettre de déterminer l’homogénéité/hétérogénéité morphologique des groupes, jusqu’à l’endogamie. Nous appliquons actuellement notre protocole sur les corpus anthropologiques en cours d’étude. La mise en valeur du sillon sus-fovéal et de sa signification très probable est un élément important de cette présentation. Contrairement aux autres signes de la dysplasie, il ne sert pas à évaluer une pénibilité, mais il pourrait devenir un critère simple d’impact de cette affection génétique dans une population. Pour mieux comprendre le phénomène, il serait nécessaire de multiplier les observations dans de nouveaux échantillons anthropologiques de provenances géographiques variées.