Entre la riche histoire d'une identité culturelle fondée sur l'indépendance et sa remise en cause par la logique de l'économie de marché, la profession d'avocat est-elle encore maîtresse de son destin ? Tiraillée entre ses valeurs essentielles et les politiques de déréglementation, elle constitue le double témoin d'un intérêt général défendu par tradition et d'un État de droit à l'oeuvre duquel elle contribue par la force de son indépendance. La primauté nouvelle de l'intérêt singulier sur le bien commun et de l'économie sur le droit invite à un regard rétrospectif sur l'indépendance des avocats, non pas simplement en tant que question historique, mais comme un héritage du passé qui s'impose à ce présent qui le remet en cause. Ce livre réunit quelques unes des personnalités les plus à même de retracer l'histoire et les perspectives de l'indépendance des avocats, comme liberté d'une profession qui conditionne la faculté même qu'a cette profession de défendre les libertés. II intervient au coeur du débat qui touche les barreaux tout en soulignant que, sous l'apparence d'une question corporatiste, c'est le problème de la limite du marché total qui se trouve posée. En interrogeant l'indépendance des avocats et son chemin mouvementé, on interroge la faculté des défenseurs de jouir de la parole, de représenter leurs clients et le public en général, de ménager la place du droit pour le plus grand nombre. (résumé auteur)