Position du problème : Le passage entre la pré-clinique sur simulateur physique et la clinique sur patient est une étape redoutée par les étudiants. La prise en charge des patients reste difficile lorsque celle-ci devient une réalité. Objectifs des recherches : Le but de notre recherche est double. Le premier est de développer un simulateur d’apprentissage en ligne afin que les étudiants puissent travailler sur des cas cliniques virtuels et ne jamais être face à un patient sans savoir quoi faire. Le second objectif est d’analyser le comportement des étudiants face à ces patients virtuels et d’étudier l’impact de cette e-formation dans leur professionnalisation. Matériel et méthodes : Le logiciel utilisé est le Virtual Training Suite (VTS Editor® de Serious Factory). Ce simulateur d’entraînement permet de construire un scenario dans un décor (un cabinet dentaire) avec un avatar (le patient). Des paramètres sont réglables tels que l’âge du patient, son sexe, son élocution/vocalisation ou encore ses émotions. Le jeu sérieux s’adresse à 2 publics cibles différents : soit des étudiants en 4ème année de formation en Sciences Odontologiques arrivant pour la première fois sur patient (cas clinique simple de type soins conservateurs ou urgences dentaires), soit des étudiants en 5ème années avec des cas cliniques plus complexes et multidisciplinaires. Un modèle clinique a été proposé pour scénariser les cas cliniques. La prise en charge globale d’un patient est décomposée ainsi en 5 phases : le diagnostic, le pronostic, la proposition des choix thérapeutiques, le traitement, et le suivi du patient. Des photos du cas clinique viennent illustrés concrètement le patient (avec autorisation de publication du patient consenti et documents anonymisés). Les possibilités sont infinies au sens où tout type de supports numériques peut être inséré (QCM/QRU, vidéo, documents, imagerie 3D, liens internet conformes aux données actuelles de la Science, etc.). Résultats et discussion : Les simulateurs produits sont dits à échelle partielle au sens où ils ne simulent qu'une partie de la réalité et qu'ils ne se déroulent pas en temps réel. Ce choix est propice à la formation réflexive. Par ailleurs, les simulations peuvent être intégrées dans des plateformes de cours ou jouées sur tout type de matériel (smartphones, tablettes, ordinateurs) ce qui permet une réelle adaptation aux nouveaux modes de formation. L’évaluation des apprenants se fait tout en ligne par l’enseignant. Le pré-briefing pourrait s’assimiler aux connaissances requises (référentiel de connaissances énoncés par l’enseignant), le briefing à l’analyse des résultats obtenus par l’étudiant (feedback immédiat des erreurs commises du diagnostic aux propositions thérapeutiques grâce au scoring), et le débriefing réalisé soit en ligne de façon automatisée (statistiques du logiciel), soit par échange des pairs en présentiel pendant un forum interactif (retour d’expérience de simulation clinique virtuelle). Conclusion : Simuler au plus prêt le patient reste indispensable en Odontologie : « never the first time on the patient » (Center of Medical Simulation de Boston, MA, USA). A l’heure du web 4.0, les étudiants sont très friands de solution en ligne qui leur permet de se former quand ils sont disponibles, à tout moment, en tout lieu et sur n'importe quel matériel. L’objectif ultime est de créer un outil pédagogique supplémentaire pour nos étudiants, toujours pour mieux soigner nos patients.