Circuits courts et bonnes pratiques agricoles
Résumé
Les circuits courts alimentaires (CCA) ont spontanément émergé dans les sociétés française et européenne, comme une réponse citoyenne aux difficultés rencontrées par les producteurs et les consommateurs dans leur recherche respective d’une reconnaissance de leurs activités et d’une connaissance des produits consommés et de leur qualité. La commercialisation en circuits courts permet une émancipation des producteurs et leur participation effective au sein des processus de gouvernance locale. Néanmoins, cela suppose une amélioration des capacités des producteurs. Ce gain d’autonomie se traduit en effet par une montée de responsabilités liées à la nécessité d’assumer des fonctions jusque-là prises en charge par les intermédiaires et modifiant la conception jusqu’alors admise du métier de producteur. Les CCA sont ainsi présentés comme une innovation sociale. Les circuits courts peuvent dans ce cadre être perçus comme des espaces où les initiatives et les innovations économiques et sociales contribuent à la fois à renforcer les liens de coopération entre producteurs et acteurs d’un même espace vécu, et à renouer les liens marchands entre producteurs et consommateurs. Ils constituent ainsi de réels outils locaux participant à une reformulation des dynamiques locales via l’émergence de pratiques socio-économiques mises en oeuvre par les producteurs ainsi que par l’ensemble des partenaires locaux autour des différentes dimensions sociales, économiques, environnementales, mais également de santé publique, du développement durable.