Alors que la majorité des habitants de la planète sont des citadins et qu’il existe un ensemble de connaissances sur la ville provenant de différentes sciences, cette notion n’a peut-être pas assez retenu l’attention des philosophes. Le plus souvent, ils l’envisagent moins comme un objet d’étude spécifique que comme un détour heuristique pour éclairer des concepts plus complexes, figurer des notions abstraites ou encore exemplifier des thèses générales. Pourtant, son analyse met en évidence, de manière extrêmement féconde, différents jeux de pouvoir, certaines conditions de moralité des individus, ainsi que l’importance des qualités sensibles de nos expériences. En ce sens, elle constitue une forme de vie au sens wittgensteinien qui invite à complexifier et à pluraliser l’analyse d’autres notions, en les ressaisissant dans leur cadre spatial spécifique. Quels problèmes théoriques se dégagent des analyses « de biais » de la notion, proposées par les philosophes avant le XXème siècle ? Comment la métropolisation des sociétés occidentales à l’époque contemporaine a-t-elle conduit certains philosophes, de manière marginale mais assumée, à faire de la ville un objet philosophique de plein droit ? Quelles contributions la philosophie peut-elle, dès lors, apporter aux Urban Studies ?