Mourir à Arpi : typo-chronologie des sépultures à inhumation entre le VIe et le IIe siècle avant notre ère
Résumé
Le site de Arpi est situé à 8 km au nord-est de Foggia, la ville daunienne d’Arpi, aujourd'hui invisible, est implanté dans la plaine alluviale du Tavoliere des Pouilles, à proximité d’un cours d’eau navigable, le Celone. Dès les VIIIe-VIIe siècles il est délimité par un fossé et une levée de terre de 13 km de long formant une demi-lune appuyée le long du fleuve.
Les premières attestations d’une occupation du site remontent à l’âge du Fer, mais c’est surtout à partir du IVe siècle que l’agglomération daunienne prend progressivement de l’importance au contact des peuples voisins, en particulier des populations osco-samnites limitrophes et des Grecs, notamment ceux de Tarente, et puis des Romains.
La longueur du parcours de l’agger, identifié par la photo aérienne, qui renferme une superficie de 1000 ha et dont la première phase est datée du VIe siècle par une tombe à fosse découverte sur le terre-plein adossée à un mur de terre crue, constitue une limite apte à protéger un espace destiné à accueillir non seulement l’habitat ou un groupe d’habitations, mais aussi les nécropoles et des espaces réservés à l’agriculture et aux pâturages. Un tel mode d’organisation propre à d’autres sites dauniens est illustré sur le terrain par la proximité entre aires funéraires et domestiques.
Dans le cadre du programme sur « Arpi project. Formes et vie d’une cité italiote » que conduit depuis 2014 le Centre Jean Bérard en collaboration avec l’Université de Salerne et la Surintendance ABAP de Foggia, les recherches ont porté sur l’ensemble des fouilles réalisées sur le site depuis les années 30, en partie restées inédites.
Un des enjeux était de procéder à la cartographie encore jamais réalisée des vestiges mis au jour et d’évaluer le type d’informations que la distribution des tombes pouvait fournir sur l’organisation de la ville, tant du point de vue topographique que chronologique. Avec celle du quartier d’habitation de Montarozzi, la topographie des nécropoles constitue en effet un des phénomènes les plus significatifs de la structuration de cette grande agglomération. Le croisement des informations fournies par l’emplacement des tombes, leur typologie, leur mobilier, leur chronologie et les données anthropologiques, complète les connaissances sur les transformations urbaines et sociales qui ont intéressées une des plus grandes agglomérations dauniennes entre le VIe av. notre ère et le Ier siècle de notre ère.
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