Anjouan est l’île la plus accidentée et la plus densément peuplée de l’archipel des Comores avec une superficie de 424 km2 pour une population dépassant 600 000 habitants. Alternant entre cultures vivrières et de rente, les paysages agraires actuels d’Anjouan résultent non seulement d’héritages, mais aussi de mutations spatio-temporelles : avant, pendant et après la colonisation. Les effets sociaux fonciers, économiques et environnementaux de la colonisation dans la transformation de ces paysages ne sont pas encore élucidés.

Pour mieux répondre à cette problématique, nous adopterons une approche diachronique verticale et horizontale mettant en comparaison l’imagerie ancienne et actuelle. L’approche verticale consiste à confronter des photographies aériennes de 1950, 1969 et 1988 avec des images récentes de Google Earth. Quant à l’approche horizontale, nous utiliserons des photographies panoramiques remontant aux années 1940 comparées à des photographies récentes prises au même lieu. Elle a l’avantage de faire apparaître les paysages agraires tels que vécus et perçus par les communautés locales.

Cette approche par l’imagerie sera complétée par des observations et des enquêtes sur les perceptions, les atouts et les inconvénients de la colonisation dans la transformation des paysages agraires.  

Cette recherche élucidera les dynamiques d’évolution des paysages agraires d’Anjouan. Elle décryptera par la suite les effets positifs et négatifs de la colonisation dans la transformation de ces paysages : jeux d’affectation, de dépossession et de rétrocession des terres et leurs conséquences, poids de l’économie agraire coloniale dans l’économie actuelle, impact des paysages agraires coloniaux dans leur environnement