L'oued Assaka, exutoire d'un vaste bassin versant (7 000 km2) rejoint l'océan Atlantique sur le versant sud de l' Anti-Atlas en recoupant une zone de relief appalachien. Des cônes attribuables au Pléistocène supérieur ou au Rharbien ancien (Holocène ancien) surmontent les formations alluviales et colluviales soltaniennes (Würm), avant que celles-ci soient entaillées sur 20 à 25 mètres; ils sont circonscrits aux débouchés des foums que déterminent les affluents de l'oued Assaka. Ils sont constitués de limons sableux riches en grains de quartz éoJisés et par des teneurs en palygorskite qui s'accentuent de la base vers le sommet. Aux environs de 8 000 BP, une phase d'incision linéaire importante entailla les dépôts plus anciens sur une épaisseur de 20 mètres. De basses terrasses sont emboîtées dans les dépôts soltaniens. D'une épaisseur variant de 5 à Il mètres, elles sont constituées de séquences granoclassées qui mettent en évidence des géodynamiques et des ambiances climatiques contrastées. Le Rharbien ancien reflète une sécheresse suffi-sante pour dénuder en partie les versants, qui lors d'orages probablement assez localisés, alimentent les affluents de l'oued principal en limons sableux. Les crues torrentielles (charriant des blocs surdimensionnés) ont incisé les formations soltaniennes -essentiellement limoneuses-et ont mis en place les basses terrasses du Rharbien moyen. Enfin, la terrasse historique étagée sur celle du Rharbien moyen montre la permanence de crues importantes durant les XVIIème et XVIIIème siècles avec une fréquence cependant moins élevée. En outre, cette séquence indique l'existence de conditions humides durant un épisode aride sous cette latitude contemporaines des "hivers froids" de l'Europe de l'Ouest; ce qui prouve que les situations synoptiques dans le Sud du Maroc étaient les mêmes à 280±30 ans BP qu'aujourd'hui.