En 2014, le nickel calédonien représentait 15% des réserves mondiales. Symbole de l’exploitation coloniale, sa maitrise a été d’emblée un enjeu majeur du combat indépendantiste kanak et la condition de l’autonomie économique du pays. Or, en août 2015, un conflit de « rouleurs » (transporteurs du minerai vert) a montré la possibilité de rapprochements entre indépendantistes du FLNKS et non indépendantistes : une partie de l’Union Calédonienne a défendu officiellement la libre exportation du nickel aux côtés des Républicains, quand les autonomistes de Calédonie Ensemble (centre droit) ont défendu le contrôle des exports aux côtés de l’Union Nationale pour l’Indépendance et d’une frange de l’UC. Ce conflit révèle ainsi qu’au-delà des intérêts entrepreneuriaux qui se mêlent parfois aux arguments politiques, le nickel, jusque-là vecteur de l’émancipation économique des Kanaks, fonctionne également pour certains comme un symbole de l’émancipation du pays tout entier.