Compte rendu de l'ouvrage de Alban Jacquemart, Les hommes dans les mouvements féministes. Socio-histoire d’un engagement improbable (Rennes, PUR, 2015)
Résumé
Making the struggle for women's rights a ‘women's’ struggle was a real ‘symbolic coup de force’ for two reasons: firstly, because previous feminist mobilisations were mixed; and secondly, because it transformed, in the collective imagination, a protean mobilisation into a unified movement of women fighting for their rights. It is with this observation that A. Jacquemart's particularly welcome book on men in feminist movements begins. A work of socio-history on an ‘unlikely commitment’, the book examines the ways in which a group mobilises for a cause that is apparently not its own. This important book, exemplary in terms of demonstration and particularly well documented - although not without inexplicable silences, such as the involvement of feminist activists in the 1919 debate in the National Assembly on women's suffrage - seeks to establish a ‘sociology of unlikely activists’. This requires us to define what we mean by ‘feminist activists’, and to examine the notion of the improbability of this male activism.
Faire de la lutte pour les droits des femme une lutte « de femmes » a été un véritable « coup de force symbolique » pour deux raisons : d’une part, parce que les mobilisations féministes précédentes étaient mixtes ; d’autre part, parce que cela a transformé, dans l’imaginaire collectif, une mobilisation protéiforme en un mouvement unifié de femmes luttant pour leurs droits. C’est par ce constat que débute l’ouvrage particulièrement bienvenu d’A. Jacquemart sur les hommes dans les mouvements féministes. Travail de socio-histoire sur un « engagement improbable », le livre interroge les modalités de mobilisation d’un groupe pour une cause qui apparemment n’est pas la sienne. Ce livre important, exemplaire au regard de la démonstration, et particulièrement bien documenté – quoique non sans silences inexplicables, telle l’implication des militants féministes dans le débat de 1919, à l’Assemblée nationale, sur le vote des femmes –, cherche à constituer une « sociologie de militants improbables ». Cela nécessite de définir ce qu’on entend par « militants féministes », et de se pencher sur la notion d’improbabilité de ce militantisme masculin.
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