L’histoire du monde du travail peut se découper en plusieurs phases alternant travail individuel et collectif. Depuis l’industrialisation, le travail a évolué pour devenir collectif tout au moins au sens géographique du terme, le secteur tertiaire s’est développé créant des rassemblements d’individus dans un même lieu : les organisations. Aujourd’hui, le monde du travail développe un paradoxe étonnant : à l’heure de la mondialisation, l’approche collective de la tâche de travail disparaît peu à peu pour laisser place à un sentiment de solitude perçu par les travailleurs. L’individualité prend forme au cœur des groupes de travail et ne permet plus un contre-pouvoir, une résistance, une résilience, une opposition nécessaire pour préserver son identité professionnelle et par là s’y accomplir. Cette communication a pour objectif d’interroger la psychologie sociale, les phénomènes d’influence et en particulier celui des minorités pour tenter de comprendre cette dynamique sociale. Cette logique sociale qui tend à réduire les phénomènes de résistances dans le monde du travail. Il s’agira de s’interroger sur la disparition de la résistance garante, selon nous, d’une éthique collective nécessaire à la préservation de l’identité professionnelle et aux valeurs qu’elle sous-tend. Ce propos sera étayé d’exemples issus des modifications actuelles des conditions de travail que connaît le monde hospitalier français et de ses effets sur les attitudes et conduites des salariés au travail.