Cette contribution porte sur l’individu en psychologie sociale et plus particulièrement sur l’étudiant souvent vu comme simple porteur de données à recueillir. En effet, il est de tradition dans notre discipline d’interroger des étudiants pour diverses raisons que nous développerons. L’une des principales est liée à la méthode de collecte utilisée à savoir l’enquête. Cette pratique est d’autant plus prégnante dans le cadre des représentations sociales (Moscovici, 1961/1976) où l’on étudie l’appropriation par le sens commun de savoirs scientifiques et où l’ « on s’emploie à saisir les lieux communs de la pensée, ceux qui précisément se véhiculent sans se penser » (Viaud, 2010, p. 66). Ainsi, nous questionnons les étudiants sur des objets de représentations sur lesquels, ils doivent se positionner en tant qu’individu et parfois, nous les interrogeons en leur demandant de se déterminer comme un « autrui ». Nous étudions donc une parole individuelle que nous interprétons en croyance et valeurs socialement partagées guidant nos pratiques. Nous faisons apparaître une représentation sociale, un sens commun qui tend à faire disparaître l’individu de notre discipline (Viaud, 2010). Cette communication a donc pour objectif de nous interroger sur cette pratique de l’utilisation des étudiants comme sujet social voire savant-amateur à travers l’exemple d’une étude portant sur les représentations sociales des notions de croissance et de décroissance économique. Il s’agira aussi d’examiner comment à travers cette façon de procéder nous mettons en exergue, ou non, les phénomènes d’interaction et par là préservons notre spécificité due au regard ternaire de la psychologie sociale.